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Édité et examiné médicalement par THE BALANCE Équipe
Fait vérifié

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une affection du mouvement qui se caractérise par une intense envie de bouger les jambes lorsqu’une personne se repose. Des sensations telles que des démangeaisons, des tiraillements, des rampements ou des palpitations peuvent également accompagner ce trouble.

Il convient de noter qu’il n’existe pas de remède absolu pour le SJSR, mais des options de traitement sont disponibles.

Le syndrome des jambes sans repos, aussi appelé maladie de Willis-Ekbom, est une condition qui déclenche un besoin irrésistible de bouger les membres inférieurs, souvent dû à une sensation inconfortable (1). Le fait de bouger temporairement soulage cette sensation désagréable.

Cette sensation se manifeste habituellement pendant la soirée ou la nuit lorsque vous êtes immobile. En outre, cette affection peut survenir à tout âge et a tendance à s’aggraver avec le temps. Elle a la capacité de perturber le sommeil, ce qui entraîne des complications dans la vie quotidienne.

Fréquemment, l’origine du syndrome des jambes sans repos demeure inexpliquée. Les scientifiques émettent l’hypothèse que cette affection pourrait résulter d’un déséquilibre de la dopamine, une substance chimique cérébrale qui transmet des signaux pour réguler les mouvements musculaires.

Facteurs héréditaires :

Le syndrome des jambes sans repos présente une composante héréditaire, particulièrement lorsque la maladie se manifeste avant l’âge de 40 ans.

Les scientifiques ont identifié des emplacements spécifiques sur les chromosomes où les gènes associés au syndrome des jambes sans repos peuvent être présents (2).

Grossesse :

La grossesse ou les fluctuations hormonales peuvent entraîner une aggravation temporaire des manifestations du syndrome des jambes sans repos.

Il arrive que certaines femmes éprouvent le syndrome des jambes sans repos pour la première fois durant la grossesse, surtout vers la fin du troisième trimestre. Toutefois, les symptômes tendent généralement à s’atténuer après l’accouchement (3).  

Le syndrome des jambes sans repos peut survenir à n’importe quel stade de la vie, y compris pendant l’enfance, mais il devient plus courant avec l’avancée de l’âge et affecte davantage les femmes que les hommes.

En général, le syndrome des jambes sans repos n’est pas associé à une pathologie sous-jacente grave. Cependant, il peut parfois être observé en conjonction avec d’autres affections, telles que :

La neuropathie périphérique :

Ces lésions des nerfs dans les mains et les pieds peuvent parfois résulter de maladies chroniques telles que le diabète et l’alcoolisme (4).

Une carence en fer :

Même en l’absence d’anémie, une carence en fer peut déclencher ou aggraver le syndrome des jambes sans repos. Si des antécédents de saignements gastriques ou intestinaux, des menstruations abondantes ou des dons de sang fréquents sont observés, une carence en fer pourrait être une préoccupation (5).

Une insuffisance rénale :

Les patients souffrant d’insuffisance rénale sont susceptibles de présenter une carence en fer, souvent associée à une anémie. Lorsque les reins ne fonctionnent pas correctement, les réserves de fer dans le sang peuvent diminuer, ce qui, associé à d’autres changements chimiques dans l’organisme, peut entraîner ou aggraver le syndrome des jambes sans repos (6).

Les pathologies de la moelle épinière :

Les lésions de la moelle épinière, qu’elles résultent d’une blessure ou d’un dommage, ont été associées au syndrome des jambes sans repos. Le risque de développer le SJSR est également accru après une anesthésie rachidienne, comme un bloc rachidien (7).

La maladie de Parkinson :

Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et prenant des médicaments connus sous le nom d’agonistes dopaminergiques présentent un risque intense de développer le syndrome des jambes sans repos (8).

Le symptôme prédominant se manifeste sous la forme d’un besoin irrésistible de mouvement des jambes (9). Les caractéristiques courantes associées au syndrome des jambes sans repos (SJSR) comprennent les éléments suivants :

Des sensations débutant au repos :

Les sensations inconfortables ont tendance à se manifester après une période de repos prolongée, par exemple, lorsque l’on est allongé ou assis pendant un certain temps, comme lors d’un trajet en voiture, d’un vol en avion ou d’une séance au cinéma.

Un soulagement par le mouvement :

Le soulagement de ces sensations liées au syndrome des jambes sans repos s’obtient généralement en effectuant des mouvements, tels que des étirements, des secousses des jambes, des pas ou de la marche.  

Une aggravation des symptômes le soir :

Les symptômes du syndrome des jambes sans repos tendent à s’aggraver principalement pendant la nuit.

Des contractions nocturnes des jambes :

Le syndrome des jambes sans repos peut être associé à une autre affection fréquente appelée « mouvement périodique des membres pendant le sommeil », qui se caractérise par des contractions et des secousses des jambes, parfois survenant tout au long de la nuit pendant le sommeil.

Habituellement, les individus décrivent les symptômes du syndrome des jambes sans repos comme des sensations désagréables et irrésistibles ressenties dans les jambes ou les pieds. Ces sensations se manifestent généralement des deux côtés du corps, bien que plus rarement, elles puissent également toucher les bras.

Les sensations, qui ont tendance à se manifester à l’intérieur du membre plutôt que sur la surface de la peau, sont décrites de la manière suivante :

  • Une sensation de rampement.
  • Une sensation de tiraillement.
  • Une impression de battements.
  • Une douleur.
  • Une démangeaison.
  • Une sensation électrique.

Parfois, il peut être difficile d’exprimer ces sensations de manière explicite. En général, les individus souffrant du syndrome des jambes sans repos ne comparent pas cette condition à une crampe musculaire ou à un engourdissement. Cependant, ils font constamment état d’un besoin irrésistible de déplacer leurs jambes.

Il convient de noter que l’intensité des symptômes fluctue fréquemment. À certains moments, les symptômes peuvent s’atténuer pendant un certain temps, pour ensuite réapparaître.

Parfois, lorsqu’une personne souffre du syndrome des jambes sans repos, le traitement des symptômes peut impliquer la correction d’une affection sous-jacente, telle qu’une carence en fer. Pour corriger cette carence, il peut être nécessaire de recevoir une supplémentation en fer, que ce soit par voie orale ou intraveineuse.

Cependant, il est important de souligner que les suppléments de fer ne doivent être pris que sous le contrôle médical, après que le taux de fer dans le sang de la personne a été vérifié.

Plusieurs médicaments sur ordonnance sont disponibles pour atténuer l’agitation des jambes. Parmi ces médicaments, on cite :

Les médicaments dopaminergiques :

Ces médicaments influent sur les niveaux de ce neurotransmetteur dans le cerveau. Cependant, ces médicaments présentent généralement des effets secondaires légers à court terme, tels que des nausées, des étourdissements et de la fatigue (10). De plus, ils peuvent également entraîner des problèmes de contrôle des impulsions et la somnolence diurne.

Les médicaments inhibiteurs calciques :

Ces médicaments sont parfois utilisés pour traiter le syndrome des jambes sans repos. Ils agissent au niveau des canaux calciques voltage-dépendants de type L en freinant l’entrée de calcium dans les cellules musculaires lisses vasculaires (11).

Des relaxants musculaires et des somnifères :

Ils peuvent favoriser un sommeil de meilleure qualité la nuit. Cependant, il est important de noter qu’ils n’éliminent pas les sensations inconfortables dans les jambes et peuvent entraîner de la somnolence pendant la journée. En règle générale, on a recours à ces médicaments uniquement lorsque d’autres traitements n’apportent pas de soulagement.

Les médicaments narcotiques :

Ces médicaments sont principalement employés pour atténuer les symptômes sévères, mais une utilisation à des doses élevées peut entraîner une dépendance (12).

Si vous êtes atteint du syndrome des jambes sans repos sans qu’aucune affection associée ne soit présente, le traitement se concentre sur des changements de mode de vie qui peuvent contribuer à vaincre les symptômes de ce syndrome (13).

Les ajustements simples dans votre style de vie comprennent :

  • Une relaxation corporelle : Prendre un bain réconfortant et masser vos jambes peuvent favoriser la détente musculaire.
  • Utiliser les compresses thermiques : L’application de chaleur, de froid, ou l’alternance entre les deux, peut réduire les sensations inconfortables dans vos membres.
  • Favoriser une bonne routine de sommeil : Étant donné que la fatigue tend à exacerber les symptômes du syndrome des jambes sans repos, il est essentiel de maintenir une hygiène de sommeil saine. Cela implique d’avoir un environnement de sommeil frais, silencieux et confortable, de respecter des heures de coucher et de réveil régulières, et de viser au moins sept heures de sommeil par nuit.
  • Intégrer l’exercice à votre routine : L’exercice modéré et régulier peut soulager les symptômes du syndrome des jambes sans repos, mais veillez à ne pas en faire trop ou à vous entraîner tard dans la journée, car cela pourrait intensifier les symptômes.
  • Limiter votre consommation de caféine : Réduire la quantité de caféine que vous consommez, y compris celle présente dans des produits comme le chocolat, le café, le thé et les boissons gazeuses, peut parfois contribuer à apaiser les jambes agitées. Essayez d’éviter ces produits pendant quelques semaines pour évaluer leur impact sur vos symptômes.
  • Envisager des aides spécifiques : L’utilisation d’un dispositif tel qu’un enveloppement de pied conçu pour les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos peut exercer une pression sous le pied et soulager vos symptômes. Vous pourriez également trouver du réconfort en utilisant un coussin vibrant à l’arrière de vos jambes.

Le syndrome des jambes sans repos est un trouble complexe et perturbant qui peut toucher des individus de tous âges, bien que sa prévalence soit plus fréquente chez les personnes plus âgées.

Les symptômes variés, allant de l’envie irrépressible de bouger les jambes aux sensations inconfortables, peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie des personnes atteintes.

Heureusement, il existe une gamme de traitements et d’approches pour atténuer ces symptômes, allant des ajustements de mode de vie aux médicaments spécifiques.

(1) Klingelhoefer, L., Bhattacharya, K., & Reichmann, H. (2016). Restless legs syndrome. Clinical medicine (London, England), 16(4), 379–382. https://doi.org/10.7861/clinmedicine.16-4-379

(2) Winkelmann, J., Polo, O., Provini, F., Nevsimalova, S., Kemlink, D., Sonka, K., Högl, B., Poewe, W., Stiasny-Kolster, K., Oertel, W., de Weerd, A., Strambi, L. F., Zucconi, M., Pramstaller, P. P., Arnulf, I., Trenkwalder, C., Klein, C., Hadjigeorgiou, G. M., Happe, S., Rye, D., … Montagna, P. (2007). Genetics of restless legs syndrome (RLS): State-of-the-art and future directions. Movement disorders : official journal of the Movement Disorder Society, 22 Suppl 18, S449–S458. https://doi.org/10.1002/mds.21587

(3) Gupta, R., Dhyani, M., Kendzerska, T., Pandi-Perumal, S. R., BaHammam, A. S., Srivanitchapoom, P., Pandey, S., & Hallett, M. (2016). Restless legs syndrome and pregnancy: prevalence, possible pathophysiological mechanisms and treatment. Acta neurologica Scandinavica, 133(5), 320–329. https://doi.org/10.1111/ane.12520

(4) Gemignani, F., & Marbini, A. (2002). Restless legs syndrome and peripheral neuropathy. Journal of neurology, neurosurgery, and psychiatry, 72(4), 555. https://doi.org/10.1136/jnnp.72.4.555

(5) Earley, C. J., Jones, B. C., & Ferré, S. (2022). Brain-iron deficiency models of restless legs syndrome. Experimental neurology, 356, 114158. https://doi.org/10.1016/j.expneurol.2022.114158

(6) Merlino, G., Lorenzut, S., Gigli, G. L., Romano, G., Montanaro, D., Moro, A., & Valente, M. (2010). A case-control study on restless legs syndrome in nondialyzed patients with chronic renal failure. Movement disorders : official journal of the Movement Disorder Society, 25(8), 1019–1025. https://doi.org/10.1002/mds.23010

(7) Clemens, S., Rye, D., & Hochman, S. (2006). Restless legs syndrome: revisiting the dopamine hypothesis from the spinal cord perspective. Neurology, 67(1), 125–130. https://doi.org/10.1212/01.wnl.0000223316.53428.c9

(8) Diaconu, Ş., Irincu, L., Ungureanu, L., Ciopleiaș, B., Țînț, D., & Falup-Pecurariu, C. (2023). Restless Legs Syndrome in Parkinson’s Disease. Journal of personalized medicine, 13(6), 915. https://doi.org/10.3390/jpm13060915

(9) Gossard, T. R., Trotti, L. M., Videnovic, A., & St Louis, E. K. (2021). Restless Legs Syndrome: Contemporary Diagnosis and Treatment. Neurotherapeutics : the journal of the American Society for Experimental NeuroTherapeutics, 18(1), 140–155. https://doi.org/10.1007/s13311-021-01019-4

(10) Akpinar S. (1987). Restless legs syndrome treatment with dopaminergic drugs. Clinical neuropharmacology, 10(1), 69–79. https://doi.org/10.1097/00002826-198702000-00007

(11) Ferini-Strambi, L., & Marelli, S. (2014). Pharmacotherapy for restless legs syndrome. Expert opinion on pharmacotherapy, 15(8), 1127–1138. https://doi.org/10.1517/14656566.2014.908850

(12) de Oliveira, C. O., Carvalho, L. B., Carlos, K., Conti, C., de Oliveira, M. M., Prado, L. B., & Prado, G. F. (2016). Opioids for restless legs syndrome. The Cochrane database of systematic reviews, 2016(6), CD006941. https://doi.org/10.1002/14651858.CD006941.pub2

(13) Klingelhoefer, L., Cova, I., Gupta, S., & Chaudhuri, K. R. (2014). A review of current treatment strategies for restless legs syndrome (Willis-Ekbom disease). Clinical medicine (London, England), 14(5), 520–524. https://doi.org/10.7861/clinmedicine.14-5-520

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