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Édité et examiné médicalement par THE BALANCE Équipe
Fait vérifié

Les hallucinations correspondent à des perceptions sensorielles erronées. Certaines hallucinations sont considérées comme normales, telles que celles survenant lors de l’endormissement ou au réveil.
Cependant, d’autres peuvent indiquer la présence d’une condition plus sérieuse, comme la schizophrénie ou la démence.

Une hallucination est une perturbation aiguë de la perception du monde environnant, accompagnée de la formation d’objets et d’images sensorielles faussement perçus, sans la présence d’un stimulus externe réel.

En d’autres mots, les hallucinations sont liées à la perception d’éléments inexistants dans la réalité (1). Les illusions se manifestent également lorsque quelqu’un interprète incorrectement un élément de son environnement. Par exemple, vous pourriez confondre un sac noir sur le rebord de votre fenêtre avec un chat noir. Cependant, avec des hallucinations, vous pourriez effectivement voir et entendre un chat noir miauler sur votre lit.

De manière générale, les hallucinations se développent progressivement. Par exemple, dans le cas d’hallucinations auditives, le patient commence par percevoir un son, puis des mots monosyllabiques, son nom, et enfin des dialogues complets. Ceci s’applique également aux autres types d’hallucinations. Dans le cas des hallucinations visuelles, une personne peut initialement percevoir des ombres, puis progressivement une image complète se forme.

Dans la pratique psychiatrique, l’état d’hallucination est caractéristique de la psychose et se produit souvent dans le cadre d’un syndrome hallucinatoire-délirant.

Il est nécessaire de catégoriser les hallucinations en différents types, pouvant être simples ou complexes. Ces manifestations peuvent altérer un ou plusieurs aspects de la perception sensorielle.

Par ailleurs, la complexité du traitement augmente proportionnellement à la susceptibilité des organes sensoriels aux hallucinations. Selon le type de manifestation, il existe :

Les hallucinations visuelles :

Un type d’hallucination extrêmement répandu consiste en la création, dans l’esprit d’une personne, d’images visuelles qui se superposent à la réalité du monde environnant. Ces images peuvent revêtir la forme de personnes, d’illustrations, d’objets et d’êtres imaginaires. Le patient considère ces images comme faisant partie intégrante de la réalité objective (2).

Une caractéristique clé des hallucinations visuelles réside dans la netteté d’une séquence d’événements, semblable à une projection cinématographique, où l’individu peut même jouer un rôle actif. Souvent, de telles manifestations se produisent en association avec une intoxication due à l’alcool, aux drogues, aux médicaments ou à d’autres substances toxiques. Ces images visuelles peuvent persister dans l’esprit de la personne, engendrant des sentiments de peur et de panique.

Les hallucinations auditives :

Parmi les formes d’hallucinations les plus fréquentes, on retrouve celle impliquant une variété de voix, de bruits, de tintements ou d’autres sons distincts. En raison de leur nature individuelle, ces sons peuvent être discrets ou assourdissants, et les voix peuvent aller d’injonctions nettes à des dialogues conversationnels ou même à des chuchotements (3).

L’intensité des hallucinations auditives ainsi que leur fréquence dépendent de la complexité et de la nature sous-jacente du problème. Malgré le fait qu’une personne perçoive ces sons, les véritables organes auditifs ne sont pas impliqués dans le processus ; les sons ou les paroles prennent forme dans le cerveau humain, se substituant à la réalité environnante.

Les hallucinations olfactives :

Ces hallucinations sont relativement rares. Une personne perçoit des odeurs qui n’ont pas de réalité physique (4). Ces expériences peuvent survenir à la suite d’une lésion cérébrale ou en présence de schizophrénie. De plus, elles peuvent également se manifester à la suite de la résolution d’une maladie infectieuse.

Les hallucinations gustatives :

Le patient ressent des sensations vives et désagréables au niveau de la bouche, ce qui entraîne un rejet de toute alimentation.

Les hallucinations tactiles :

Une personne éprouve la sensation qu’un objet (ou une créature) est présent sur son corps, bien que cet objet n’ait pas de réalité physique. Il peut aussi y avoir une perception de cet objet en mouvement autour du corps. Dans ces situations, des sensations de chaleur ou de froid intense sont ressenties. Le patient fait l’expérience de sensations tactiles désagréables sur la peau, pouvant aller de douleurs intenses à des démangeaisons prononcées.

Les hallucinations de présence :

Il y a l’impression que quelqu’un est présent dans la pièce où se tient juste derrière la personne.

Les hallucinations proprioceptives :

Ces hallucinations font penser au patient que son corps bouge (par exemple, voler ou planer).

Les hallucinations hypnagogiques :

Ces hallucinations se manifestent lorsqu’une personne est sur le point de s’endormir (souvent dans un état de santé satisfaisant). La conscience prend forme sous la guise de masques, de créatures végétales et de divers autres objets tangibles. De telles hallucinations sont des indicateurs précurseurs d’une perturbation mentale imminente et constituent une incitation à consulter un professionnel spécialisé.

Les hallucinations hypnopompiques :

Elles sont plus rares et elles surviennent au cours des premiers instants de l’éveil.

Les psychiatres distinguent quatre grandes catégories de causes d’hallucinations :

Le stress psychologique :

Associé à divers aspects, notamment les problèmes dans la famille, au travail, les guerres, la perte d’êtres chers, etc (5).

Les facteurs de stress physiologiques :

L’hallucinose peut également être déclenchée par des situations extrêmes pour le corps humain, à la suite desquelles des changements se produisent dans les processus biochimiques du cerveau. Ceux-ci inclus :

  • L’hyperthermie, le coup de chaleur, l’échauffement du corps, la déshydratation :

Les indicateurs critiques de la température corporelle sont de 41 à 42 °C. Au-delà de laquelle le travail de tous les organes internes, y compris le cerveau, se détériore. Ainsi, le patient commence à délirer, voit des images irréalistes et entend des sons.

  • L’hypothermie :

Si la température corporelle descend en dessous de 34 à 35 °C, les fonctions des organes internes sont inhibées et un état hallucinatoire se produit.

  • L’hypoxie ou le manque d’oxygène :

Les changements hypoxiques dans le cerveau entraînent une distorsion de la perception et l’apparition d’images hallucinatoires.

  • L’épuisement physique et nerveux :

Un changement de conscience survient à la suite d’une névrose chronique, d’un épuisement du système nerveux du corps, à savoir une perturbation de sa fonction sélective (la capacité à distinguer le réel de l’imaginaire). C’est ainsi que se produisent les hallucinations dans la névrose.

  • La famine :

Le cerveau a besoin de glucose et d’acides gras pour fonctionner correctement. Le manque de ces nutriments peut entraîner des hallucinations.

  • Le manque de sommeil :

Si une personne ne dort pas pendant plusieurs jours, elle peut ressentir une déréalisation et des hallucinations vives.

Les maladies mentales :

Les troubles mentaux pouvant provoquer des hallucinations comprennent :

  • La schizophrénie :

C’est une maladie mentale majeure qui provoque des hallucinations (6). Dans la schizophrénie, une personne éprouve une certaine forme de « déconnexion » de la réalité (psychose), entend des voix, des échos de pensées, voit diverses images visuelles, etc. Les hallucinations dans la schizophrénie sont observées dans 75 % des cas.

  • Le trouble bipolaire :

Les personnes atteintes de trouble bipolaire ont des hallucinations, à la fois pendant les épisodes dépressifs sévères de la maladie et pendant les épisodes maniaques. Les plus courantes sont les hallucinations mentales auditives et visuelles (7).

  • Les épisodes dépressifs de grande sévérité :

Avec cette maladie, les troubles de l’humeur s’accompagnent de délires ou d’hallucinations.

Les maladies neurologiques :

Les affections neurologiques pouvant provoquer des hallucinations comprennent :

  • La maladie de Parkinson :

Cette maladie provoque une détérioration de l’état de certaines parties du cerveau chargées de traiter les informations entrantes. Environ 20 à 40 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont des hallucinations (8).

  • La maladie d’Alzheimer :

La dégénérescence du tissu nerveux provoque la démence, entraînant une perturbation des fonctions cérébrales supérieures (notamment l’intelligence, la parole et la mémoire). Environ 13 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont des hallucinations (9).

  • La maladie à corps de Lewy :

Cette maladie est associée à l’accumulation de certaines protéines intracellulaires appelées corps de Lewy dans le cerveau. Celles-ci endommagent les cellules nerveuses, entraînant des hallucinations (généralement visuelles).

  • L’épilepsie :

Peut provoquer un trouble délirant organique, accompagné d’hallucinations (le plus souvent olfactives) (10).

  • La narcolepsie :

C’est un trouble neurologique qui affecte la capacité du cerveau à contrôler le sommeil et l’éveil. Les personnes atteintes de narcolepsie ont souvent des hallucinations juste avant de s’endormir (hallucinations hypnagogiques) ou juste après leur réveil (hallucinations hypnopompiques).

  • Les lésions locales du cerveau résultant d’un traumatisme crânien, de tumeurs, d’accidents vasculaires cérébraux :

Dans ces conditions, l’apparition d’un syndrome hallucinatoire sous forme d’hallucinations élémentaires et simples est aussi parfois possible.

  • Le syndrome de Charles Bonnet :

Avec une forte diminution de la vision, un mécanisme compensatoire se déclenche : le patient commence à « voir » des images hallucinatoires.

  • Les neuroinfections :

La méningite et l’encéphalite aiguës s’accompagnent de lésions du système nerveux central et provoquent souvent des troubles de la conscience, des convulsions et des hallucinations (en particulier chez les enfants et les personnes âgées).

La consommation de substances psychoactives et de certains médicaments :

Par exemple, l’alcool, la marijuana, les hallucinogènes (ecstasy, LSD, mescaline), la cocaïne, l’amphétamine, l’héroïne, etc. Les hallucinations médicamenteuses s’accompagnent souvent de sentiments intenses de peur et d’anxiété.

Il convient de noter que les causes des hallucinations chez les femmes et les hommes sont identiques, à l’exception du facteur endocrinien.

Lorsque vous êtes en compagnie d’une personne qui a des hallucinations, il est important de suivre ces démarches :

  • Évaluez la situation et déterminez si les hallucinations sont préjudiciables pour la personne ou pour vous. Si les hallucinations la perturbent ou la poussent à adopter un comportement dangereux, agissez avec calme et promptitude en utilisant des paroles rassurantes et des gestes réconfortants.
  • Abstenez-vous de discuter avec la personne au sujet de ses perceptions. Si sa réaction aux hallucinations n’est pas dangereuse, il se peut que vous n’ayez pas besoin d’intervenir.
  • Évitez d’essayer de convaincre la personne que ses hallucinations ne sont pas réelles. Vous pouvez lui faire part de votre incapacité à voir ce qu’elle voit, mais certaines personnes trouvent plus apaisant de valider ce qu’elle perçoit afin de réduire le stress.

Le traitement des hallucinations dépend de leur cause sous-jacente. Les hallucinations causées par des conditions temporaires, telles qu’une température corporelle élevée, une déshydratation sévère ou une infection, disparaîtront après le traitement de la condition sous-jacente.

Pour éliminer le syndrome hallucinatoire causé par la consommation de drogues, il peut suffire d’arrêter de consommer des substances psychotropes et de suivre une cure de désintoxication.

Cependant, les hallucinations causées par des troubles psychotiques nécessitent un traitement médicamenteux à long terme (le plus souvent à vie) et une surveillance spécialisée dans une clinique psychiatrique. Dans ce cas, le schéma thérapeutique optimal est déterminé par le psychothérapeute en fonction de l’anamnèse, de l’examen diagnostique et des tests de laboratoire.

La pharmacothérapie :

Dans le traitement des hallucinations, le médecin sera chargé de traiter la condition sous-jacente responsable des hallucinations, en employant diverses approches telles que :

  • La prescription de médicaments appropriés, tels que des antipsychotiques pour la schizophrénie ou les démences comme la maladie d’Alzheimer.
  • L’utilisation de médicaments anticonvulsivants pour gérer l’épilepsie.
  • La mise en œuvre de traitements pour des troubles oculaires spécifiques tels que la dégénérescence maculaire, le glaucome et la cataracte.
  • Le recours à des interventions chirurgicales ou à la radiothérapie pour traiter les tumeurs.
  • La prescription de médicaments tels que les triptans, les bêta-bloquants ou les anticonvulsivants pour les individus souffrant de migraines.

Dans certains cas, votre médecin pourrait vous recommander l’utilisation de Nuplazid (11). Ce médicament est destiné à traiter les hallucinations et les délires liés à la psychose qui touchent certaines personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

La psychothérapie :

Des séances avec un psychothérapeute peuvent aussi apporter un soutien. Par exemple, la thérapie cognitive et comportementale, axée sur la modification des schémas de pensée et de comportement, peut permettre à certaines personnes de mieux gérer leurs symptômes.

Si vous ou une personne de votre connaissance faites l’expérience d’hallucinations et montrez des signes de déconnexion avec la réalité, il est impératif de consulter un professionnel de la santé dès que possible.

De nombreux troubles de santé mentale susceptibles de provoquer des hallucinations peuvent évoluer rapidement vers des situations d’urgence. Dans ces cas, il est essentiel de ne pas laisser la personne qui hallucine seule et de chercher une assistance médicale immédiatement.

(1) Tang, S. W., & Tang, W. H. (2020). Hallucinations: diagnosis, neurobiology and clinical management. International clinical psychopharmacology, 35(6), 293–299. https://doi.org/10.1097/YIC.0000000000000313

(2) Barodawala, S., & Mulley, G. P. (1997). Visual hallucinations. Journal of the Royal College of Physicians of London, 31(1), 42–48. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9044197/

(3) Blom J. D. (2015). Auditory hallucinations. Handbook of clinical neurology, 129, 433–455. https://doi.org/10.1016/B978-0-444-62630-1.00024-X

(4) Wehling, E., Bless, J. J., Hirnstein, M., Kråkvik, B., Vedul-Kjelsås, E., Hugdahl, K., Kalhovde, A. M., & Larøi, F. (2021). Olfactory hallucinations in a population-based sample. Psychiatry research, 304, 114117. https://doi.org/10.1016/j.psychres.2021.114117

(5) Klemperer F. (1992). Stress-induced hallucinations. The British journal of psychiatry : the journal of mental science, 161, 576–577. https://doi.org/10.1192/bjp.161.4.576a

(6) Leptourgos, P., Fortier-Davy, M., Carhart-Harris, R., Corlett, P. R., Dupuis, D., Halberstadt, A. L., Kometer, M., Kozakova, E., LarØi, F., Noorani, T. N., Preller, K. H., Waters, F., Zaytseva, Y., & Jardri, R. (2020). Hallucinations Under Psychedelics and in the Schizophrenia Spectrum: An Interdisciplinary and Multiscale Comparison. Schizophrenia bulletin, 46(6), 1396–1408. https://doi.org/10.1093/schbul/sbaa117

(7) Parker, G., & Coroneo, M. (2023). Pseudo-hallucinations are for real in some patients with a bipolar disorder. Australasian psychiatry : bulletin of Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists, 31(2), 162–164. https://doi.org/10.1177/10398562231151604

(8) Weiss, D., Höglinger, G., Klostermann, F., Weise, D., Zeuner, K. E., & Reichmann, H. (2022). Halluzinationen bei Patienten mit idiopathischem Parkinson-Syndrom [Hallucinations in Patients with Idiopathic Parkinson’s Disease]. Fortschritte der Neurologie-Psychiatrie, 90(10), 456–464. https://doi.org/10.1055/a-1670-7111

(9) El Haj, M., & Larøi, F. (2021). Olfactory hallucinations in Alzheimer’s disease. Acta neuropsychiatrica, 33(1), 37–42. https://doi.org/10.1017/neu.2020.33

(10) Manford M. (2020). Simple visual hallucinations and epilepsy. Practical neurology, 20(5), 345–346. https://doi.org/10.1136/practneurol-2020-002613

(11) Cruz M. P. (2017). Pimavanserin (Nuplazid): A Treatment for Hallucinations and Delusions Associated With Parkinson’s Disease. P & T : a peer-reviewed journal for formulary management, 42(6), 368–371. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28579723/

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