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Édité et examiné médicalement par THE BALANCE Équipe
Fait vérifié

Le cortisol est une hormone essentielle produite par les glandes surrénales, jouant un rôle clé dans de nombreuses fonctions vitales de l’organisme. Son taux augmente naturellement en période de stress, permettant au corps de réagir aux situations exigeantes.

Cependant, un déséquilibre de sécrétion de cortisol peut entraîner divers problèmes de santé. En parallèle, des médicaments appelés corticostéroïdes, conçus pour imiter l’action du cortisol, sont fréquemment prescrits pour traiter une large gamme d’affections. Bien qu’efficaces, ces traitements peuvent provoquer des effets secondaires importants, nécessitant une surveillance rigoureuse des symptômes.

Cet article explore le lien entre le stress et le cortisol, ainsi que les implications cliniques d’un dérèglement de cette hormone.

Le cortisol est une hormone stéroïde de type glucocorticoïde, produite et sécrétée par les glandes surrénales (1).

La production de cortisol par les glandes surrénales est régulée par l’hypophyse, une petite glande située à la base du cerveau. Cette glande joue un rôle central en envoyant des signaux aux glandes surrénales pour ajuster la libération de cortisol en fonction des besoins de l’organisme.

Divers facteurs peuvent influencer cette production, notamment les températures extrêmes, les infections, l’activité physique, les événements traumatisants ou stressants, l’obésité ainsi que certaines pathologies.

Le cortisol est libéré selon un rythme circadien, atteignant un pic en début de matinée, puis diminuant progressivement au cours de la journée. Ce cycle naturel peut cependant être modifié, notamment chez les personnes travaillant de nuit sur de longues périodes.

Le cortisol remplit de nombreuses fonctions essentielles et agit sur plusieurs systèmes de l’organisme. Il intervient notamment dans :

La régulation de la réponse du corps au stress ou au danger :

Lorsqu’une situation de stress survient, l’organisme peut libérer du cortisol après la sécrétion initiale des hormones de « lutte ou fuite », telles que l’adrénaline (2). Cette action contribue à maintenir un état de vigilance accru. Le cortisol stimule également la libération de glucose par le foie, offrant ainsi une source d’énergie rapide pour faire face à la situation stressante.

Par ailleurs, le cortisol est indispensable à la mise en œuvre de la réponse naturelle de « lutte ou fuite » face aux menaces perçues.

La régulation du métabolisme et de la glycémie :

Le métabolisme désigne l’ensemble des processus chimiques qui permettent à l’organisme de fonctionner et de survivre. Ces réactions métaboliques sont constantes et se produisent en continu dans le corps.

Le cortisol influence directement le métabolisme en modulant la manière dont le corps utilise le glucose comme source d’énergie. Il agit notamment en incitant le pancréas à réduire la sécrétion d’insuline tout en augmentant celle de glucagon. Alors que l’insuline diminue le taux de glucose sanguin, le glucagon a l’effet inverse en l’élevant (3).

Par ailleurs, le cortisol agit sur plusieurs tissus corporels impliqués dans la gestion du glucose, tels que le tissu adipeux, le foie et les muscles.

La réduction de l’inflammation :

Lorsque le cortisol est libéré par courtes poussées, il peut contribuer à renforcer le système immunitaire en limitant les réactions inflammatoires (4). Cependant, si son taux demeure constamment élevé, l’organisme peut finir par s’y adapter. Cette adaptation peut alors conduire à une inflammation chronique et à un affaiblissement progressif des défenses immunitaires.

La régulation du rythme circadien :

Chez la majorité des individus, le taux de cortisol est naturellement plus bas en soirée, au moment du coucher, et atteint son pic en début de matinée, peu avant le réveil. Ce schéma indique que le cortisol joue un rôle central dans la régulation du rythme circadien et dans le processus d’éveil de l’organisme (5).

La régulation de la pression artérielle :

Le mécanisme précis par lequel le cortisol régule la pression artérielle chez l’être humain reste encore mal compris. Toutefois, il est établi que des taux élevés de cortisol peuvent entraîner une hypertension artérielle, tandis que des taux inférieurs à la normale peuvent être associés à une hypotension (6).

La croissance et le développement du fœtus :

Le cortisol intervient dans la régulation de plusieurs processus hormonaux au cours du développement fœtal. Il joue un rôle essentiel dans le maintien des fonctions vitales et du bon fonctionnement de l’organisme en période de stress. Par ailleurs, il contribue de manière déterminante à la maturation des poumons chez le fœtus (7).

Le cortisol joue un rôle fondamental dans la régulation de la réponse au stress. L’organisme en libère en réaction à différents types de stress, qu’il soit aigu (à court terme), chronique (à long terme) ou traumatique.

Lorsqu’un individu est confronté à un facteur de stress inhabituel ou inattendu, le système nerveux sympathique s’active. Cela déclenche une cascade de réactions hormonales et physiologiques visant à aider l’organisme à faire face à la situation.

Dans ce contexte, l’amygdale, une région du cerveau impliquée dans le traitement des émotions telles que la peur, envoie un signal de stress à l’hypothalamus. Celui-ci active alors l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, entraînant une stimulation des glandes surrénales (8). En réponse, ces dernières produisent du cortisol, ce qui provoque une élévation de son taux dans l’organisme.

Quels sont les symptômes d’un excès de cortisol ?

Un excès de cortisol peut provoquer divers symptômes, tant physiques que émotionnels.

Les symptômes physiques :

Sur le plan physique, il peut se manifester par :

  • Une prise de poids, notamment au niveau de l’abdomen et du visage.
  • Une peau fine et fragile qui cicatrise lentement.
  • L’acné.
  • Une pilosité accrue chez les femmes.
  • Des menstruations irrégulières.
  • Une diminution de la fertilité.

Les symptômes émotionnels :

Sur le plan émotionnel, une production excessive de cortisol, comme c’est le cas dans le syndrome de Cushing (9), peut entraîner :

  • Des troubles de l’humeur tels que la dépression, l’anxiété, des sautes d’humeur.
  • Des difficultés de concentration.
  • Une baisse de la libido.

En cas de symptômes évoquant un déséquilibre du cortisol, un professionnel de santé peut recommander une analyse sanguine afin d’évaluer le taux de cette hormone. Étant donné que le niveau de cortisol fluctue au cours de la journée, plusieurs prélèvements peuvent être réalisés à différents moments.

Si une pathologie comme la maladie de Cushing ou celle d’Addison est suspectée, des examens complémentaires peuvent être prescrits.

La majorité du cortisol circulant dans l’organisme se trouve dans le sang, ce qui explique pourquoi les analyses de cortisol reposent fréquemment sur des prélèvements sanguins effectués en laboratoire. Toutefois, cette hormone est également présente en quantités mesurables dans l’urine et la salive. L’évaluation de sa concentration dans ces liquides biologiques constitue une méthode fiable pour estimer le taux global de cortisol (10).

Étant donné que les niveaux de cortisol suivent un rythme journalier avec des variations importantes selon l’heure, un professionnel de santé peut recommander la collecte d’échantillons de salive à domicile, à différents moments de la journée. Cette approche permet d’observer plus précisément les fluctuations hormonales.

Pour obtenir une vue d’ensemble complète du fonctionnement des glandes surrénales, plusieurs types de tests peuvent être prescrits, notamment une analyse de sang, un test urinaire et un test salivaire.

Un taux de cortisol anormalement élevé sur une période prolongée est généralement associé au syndrome de Cushing, une affection hormonale rare mais sérieuse. Ce trouble, également appelé hypercortisolisme, résulte d’une production excessive de cortisol dans l’organisme ou d’une exposition prolongée à des corticostéroïdes.

Plusieurs causes peuvent être à l’origine de ce déséquilibre hormonal, notamment :

La prise prolongée de corticostéroïdes à fortes doses :

Tels que la prednisone, la prednisolone ou la dexaméthasone, souvent prescrits pour traiter des maladies inflammatoires, auto-immunes ou certains cancers.

Des tumeurs productrices d’ACTH (hormone adrénocorticotrope) :

Ce sont des tumeurs généralement situées dans l’hypophyse, qui stimulent excessivement les glandes surrénales (11).

Des tumeurs des glandes surrénales :

Dans d’autres cas, des tumeurs directement situées sur les glandes surrénales peuvent entraîner une production excessive de cortisol, indépendamment de l’ACTH.

Bien que fréquemment associé au stress et perçu de manière négative, le cortisol joue en réalité un rôle fondamental dans le bon fonctionnement de l’organisme. Il intervient dans de nombreux processus physiologiques, allant de la régulation de l’énergie à la réponse immunitaire. Il existe plusieurs méthodes efficaces pour favoriser un bon équilibre hormonal et réduire les effets du stress, mais certaines situations échappent au contrôle individuel.

Un dérèglement important du taux de cortisol, qu’il s’agisse d’un excès ou d’un déficit, peut indiquer un trouble sous-jacent impliquant les glandes surrénales ou l’hypophyse. En présence de signes inhabituels, tels que fatigue persistante, changements de poids inexpliqués ou troubles de l’humeur, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.

(1) Thau L, Gandhi J, Sharma S. Physiology, Cortisol. [Updated 2023 Aug 28]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2025 Jan-. Available from: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538239/

(2) Cay, M., Ucar, C., Senol, D., Cevirgen, F., Ozbag, D., Altay, Z., & Yildiz, S. (2018). Effect of increase in cortisol level due to stress in healthy young individuals on dynamic and static balance scores. Northern clinics of Istanbul, 5(4), 295–301. https://doi.org/10.14744/nci.2017.42103

(3) Kuo, T., McQueen, A., Chen, T. C., & Wang, J. C. (2015). Regulation of Glucose Homeostasis by Glucocorticoids. Advances in experimental medicine and biology, 872, 99–126. https://doi.org/10.1007/978-1-4939-2895-8_5

(4) Kadmiel, M., & Cidlowski, J. A. (2013). Glucocorticoid receptor signaling in health and disease. Trends in pharmacological sciences, 34(9), 518–530. https://doi.org/10.1016/j.tips.2013.07.003

(5) Chan, S., & Debono, M. (2010). Replication of cortisol circadian rhythm: new advances in hydrocortisone replacement therapy. Therapeutic advances in endocrinology and metabolism, 1(3), 129–138. https://doi.org/10.1177/2042018810380214

(6) Pageau, L. M., Ng, T. J., Ling, J., Given, B. A., Robbins, L. B., Deka, P., & Schlegel, E. C. (2023). Associations between hair cortisol and blood pressure: a systematic review and meta-analysis. Journal of hypertension, 41(6), 875–887. https://doi.org/10.1097/HJH.0000000000003412

(7) Braithwaite, E. C., Hill, J., Pickles, A., Glover, V., O’Donnell, K., & Sharp, H. (2018). Associations between maternal prenatal cortisol and fetal growth are specific to infant sex: findings from the Wirral Child Health and Development Study. Journal of developmental origins of health and disease, 9(4), 425–431. https://doi.org/10.1017/S2040174418000181

(8) Planert, J., Klucken, T., Finke, J.B., Paulus, PC, Fischer, JE, Gao, W., et Stalder, T. (2023). Associations entre le cortisol capillaire et les mesures subjectives du stress dans un large échantillon professionnel. Psychoneuroendocrinologie , 152 , 106086. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2023.106086

(9) Nieman L. K. (2015). Cushing’s syndrome: update on signs, symptoms and biochemical screening. European journal of endocrinology, 173(4), M33–M38. https://doi.org/10.1530/EJE-15-0464

(10) Lee, D. Y., Kim, E., & Choi, M. H. (2015). Technical and clinical aspects of cortisol as a biochemical marker of chronic stress. BMB reports, 48(4), 209–216. https://koreascience.or.kr/article/JAKO201523050209726.page

(11) Phillipov G. (1998). Effect of hypercortisolism and ACTH on the metabolism of cortisol. Experimental and clinical endocrinology & diabetes : official journal, German Society of Endocrinology [and] German Diabetes Association, 106(1), 57–60. https://doi.org/10.1055/s-0029-1211951

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