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Édité et examiné médicalement par THE BALANCE Équipe
Fait vérifié

La gabapentine est un médicament anticonvulsivant qui aide à gérer les crises dues à l’épilepsie. Elle peut également traiter les douleurs nerveuses, par exemple celles provoquées par le diabète ou le zona, ainsi que le syndrome des jambes sans repos.

On s’intéresse à décrire les utilisations et les effets secondaires de la gabapentine. On examine également les risques associés et d’autres considérations en matière de sécurité.

La gabapentine est un médicament prescrit qui appartient à la catégorie des analogues de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Le GABA agit pour réduire l’excitabilité des neurones du cerveau, qui sont impliqués dans les crises et dans la transmission des signaux de douleur. La gabapentine reproduit les effets apaisants du GABA sur les neurones surexcités.

En tant que médicament, la gabapentine fait partie d’une classe de médicaments appelés anticonvulsivants. La gabapentine est disponible à la fois sous forme de produit de marque et de produit générique. Les marques de gabapentine incluent notamment le Neurontin.

La gabapentine est administré pour :

  • Prévenir et contrôler les crises partielles (1).
  • Soulager les douleurs nerveuses consécutives au zona chez l’adulte (2).
  • Traiter le syndrome primaire des jambes sans repos modéré à sévère (3).

Les effets secondaires graves :

La gabapentine peut entraîner des effets indésirables graves, si une personne présente l’un de ces symptômes, elle doit immédiatement contacter son médecin :

  • Des signes d’une réaction allergique : tels qu’une éruption cutanée, une urticaire, des démangeaisons, un gonflement de la peau avec ou sans fièvre. De plus, en cas de difficultés respiratoires, de problèmes pour avaler, de respiration sifflante, ou d’un gonflement du visage, des lèvres, de la gorge, des yeux, de la bouche ou de la langue.
  • Des changements d’humeur ou de comportement : notamment des pensées suicidaires (4), une dépression, une anxiété, une irritabilité ou une agitation. En outre, des troubles du sommeil, des attaques de panique, un comportement impulsif ou d’autres changements d’humeur ou de comportement.
  • Des symptômes de troubles hépatiques : un jaunissement de la peau ou du blanc des yeux, une urine foncée, des selles claires, des vomissements, des saignements ou des ecchymoses inhabituels.
  • Des symptômes de troubles rénales : une difficulté à uriner, une modification de la quantité d’urine évacuée, la présence de sang dans les urines ou la prise de poids et le gonflement des jambes et des pieds dus à la rétention de liquide.
  • Autres troubles : le changement de couleur de votre peau vers une couleur bleuâtre sur vos lèvres, vos ongles, vos doigts ou vos orteils, accompagné d’une fatigue ou d’une faiblesse sévère et de douleurs musculaires inattendues.

Les effets secondaires courants :

De nombreux effets indésirables sont dus à la prise de la gabapentine (5), notamment :

  • Une sensation de fatigue. 
  • Des vertiges.
  • Des maux de tête.
  • Des nausées et des vomissements.
  • Une fièvre.
  • Une difficulté à parler.
  • Des infections récurrentes.
  • Une perte de mémoire.
  • Une prise de poids.
  • Des problèmes de mouvement, tels que des problèmes de coordination, une instabilité, des tremblements et des mouvements saccadés.
  • Des problèmes oculaires, tels que des mouvements oculaires inhabituels et une vision double.

La gabapentine peut nécessiter plusieurs semaines pour atteindre son plein effet, cependant, ce délai peut varier en fonction de la maladie traitée. Il dépend également de la réaction individuelle de chaque personne au médicament, de sorte que le temps requis pour que la gabapentine produise ses effets peut différer d’une personne à l’autre (6).

La dose efficace de gabapentine est également hautement variable d’une personne à l’autre, en fonction de l’affection qu’elle traite. Une autre raison expliquant le délai nécessaire à l’action de la gabapentine est que la dose initiale est généralement faible et est augmentée progressivement au fil du temps pour atteindre une quantité efficace.

Par exemple, lorsqu’elle est prescrite pour le soulagement des douleurs nerveuses, la dose de départ peut être de 300 mg, puis augmentée de 300 mg par jour sur plusieurs jours, jusqu’à atteindre progressivement 600 mg, trois fois par jour. Les études portant sur le traitement des douleurs nerveuses indiquent que le soulagement de la douleur peut commencer à se faire sentir en une semaine, atteignant son effet maximum après environ quatre semaines.

Des preuves ont établi que certaines personnes peuvent développer une dépendance, une addiction et connaître des symptômes de sevrage liés à la gabapentine, même si lors de son autorisation initiale en 1993, ce risque était considéré comme faible (7). On constate de plus en plus une association entre la gabapentine et des cas d’abus de substances, en particulier chez les individus qui la combinent avec des opioïdes, de l’alcool ou d’autres drogues.

Les symptômes de dépendance à la gabapentine comprennent (8) :

  • La prise de doses plus élevées ou l’utilisation de ce médicament plus fréquemment que ce qui a été prescrit par le médecin.
  • Éprouver des symptômes de sevrage lorsque la personne arrête l’usage de la gabapentine.
  • Ressentir une forte envie de prendre de la gabapentine.
  • Tenter en vain d’arrêter l’usage de la gabapentine.
  • Passer un temps excessif à essayer d’acquérir de la gabapentine.

Après avoir cessé brusquement la prise de gabapentine, il est possible présenter les symptômes de sevrage suivants (9) :

  • Une agitation.
  • Une anxiété.
  • Une incapacité à rester immobile et une agitation.
  • Une désorientation.
  • Des maux de tête.
  • Des vertiges.
  • Une transpiration excessive.
  • Une confusion.
  • Des troubles du sommeil.
  • Des nausées.
  • Une fréquence cardiaque rapide ou anormale.
  • Des convulsions (éventuellement graves).

Comment arrêter les symptômes de sevrage de la gabapentine ?

Bien que les effets de la gabapentine puissent prendre jusqu’à quatre semaines pour se manifester pleinement, il est impératif de ne pas interrompre brusquement le traitement sans consulter préalablement son médecin. L’arrêt soudain de la gabapentine peut entraîner des problèmes graves, tels qu’une augmentation du risque de convulsions ou une absence d’amélioration des symptômes.

Il n’y a actuellement aucun médicament approuvé pour le traitement du sevrage de la gabapentine. La méthode la plus fiable consiste à réduire progressivement la prise de ce médicament sous la supervision d’un médecin, généralement un spécialiste en toxicomanie. Parfois, la gabapentine peut être temporairement réintroduite pour soulager les symptômes de sevrage avant d’être progressivement diminuée.

La gabapentine peut occasionner une prise de poids, mais il s’agit d’un effet secondaire relativement peu fréquent. Des études ont révélé que quelques personnes qui prenaient de la gabapentine ont enregistré une augmentation de leur poids corporel. Ce gain de poids peut atteindre environ 3 kilogrammes après six semaines d’utilisation (10)

La principale cause de cette prise de poids associée à la gabapentine est probablement une augmentation de l’appétit, ce qui peut entraîner une augmentation de la fréquence des repas. Dans certains cas, la prise de poids pourrait résulter de la rétention d’eau, un autre effet secondaire lié à la gabapentine. Un manque d’activité physique peut également être une cause potentielle, notamment si la gabapentine provoque une sensation de fatigue chez la personne traitée.

La gabapentine est un médicament approuvé pour le traitement de l’épilepsie, des douleurs neuropathiques et d’autres affections. Cependant, au fil des années, des préoccupations croissantes ont émergé concernant son potentiel de mésusage, d’abus et de dépendance, en particulier lorsqu’elle est associée à d’autres substances.

Il est intéressant de savoir sur les risques et les symptômes de dépendance pour garantir que la gabapentine soit utilisée de manière sûre et efficace, tout en minimisant les conséquences néfastes potentielles.

(1) Ziganshina, L. E., Abakumova, T., & Hoyle, C. H. V. (2023). Gabapentin monotherapy for epilepsy: A review. The International journal of risk & safety in medicine, 34(3), 243–286. https://doi.org/10.3233/JRS-235001

(2) Moore, J., & Gaines, C. (2019). Gabapentin for chronic neuropathic pain in adults. British journal of community nursing, 24(12), 608–609. https://doi.org/10.12968/bjcn.2019.24.12.608

(3) Lee, D. O., Buchfuhrer, M. J., Garcia-Borreguero, D., Avidan, A. Y., Ahmed, M., Hays, R., Ondo, W. G., Jaros, M. J., Kim, R., & Shang, G. (2016). Efficacy of gabapentin enacarbil in adult patients with severe primary restless legs syndrome. Sleep medicine, 19, 50–56. https://doi.org/10.1016/j.sleep.2015.11.002

(4) Gibbons, R. D., Hur, K., Brown, C. H., & Mann, J. J. (2010). Gabapentin and suicide attempts. Pharmacoepidemiology and drug safety, 19(12), 1241–1247. https://doi.org/10.1002/pds.2036

(5) Siegel M. G. (2022). Published Multimodal Anesthetic Protocols Using Gabapentin Risk Substantial Side Effects and Are Not Recommended. Arthroscopy : the journal of arthroscopic & related surgery : official publication of the Arthroscopy Association of North America and the International Arthroscopy Association, 38(5), 1381–1382. https://doi.org/10.1016/j.arthro.2022.01.005

(6) Heblich, F., Tran Van Minh, A., Hendrich, J., Watschinger, K., & Dolphin, A. C. (2008). Time course and specificity of the pharmacological disruption of the trafficking of voltage-gated calcium channels by gabapentin. Channels (Austin, Tex.), 2(1), 4–9. https://doi.org/10.4161/chan.2.1.6045

(7) Mersfelder, T. L., & Nichols, W. H. (2016). Gabapentin: Abuse, Dependence, and Withdrawal. The Annals of pharmacotherapy, 50(3), 229–233. https://doi.org/10.1177/1060028015620800

(8) Bonnet, U., & Scherbaum, N. (2017). How addictive are gabapentin and pregabalin? A systematic review. European neuropsychopharmacology : the journal of the European College of Neuropsychopharmacology, 27(12), 1185–1215. https://doi.org/10.1016/j.euroneuro.2017.08.430

(9) Rothka, A. J., Jonik, S., & Cherin, N. (2023). Gabapentin withdrawal masquerading with stroke-like symptoms. PM & R : the journal of injury, function, and rehabilitation, 10.1002/pmrj.13026. Advance online publication. https://doi.org/10.1002/pmrj.13026

(10) McDonagh, M. S., Selph, S. S., Buckley, D. I., Holmes, R. S., Mauer, K., Ramirez, S., Hsu, F. C., Dana, T., Fu, R., & Chou, R. (2020). Nonopioid Pharmacologic Treatments for Chronic Pain. Agency for Healthcare Research and Quality (US).

(11) Mariani, J. J., Pavlicova, M., Basaraba, C., Mamczur-Fuller, A., Brooks, D. J., Bisaga, A., Carpenter, K. M., Nunes, E. V., & Levin, F. R. (2021). Pilot randomized placebo-controlled clinical trial of high-dose gabapentin for alcohol use disorder. Alcoholism, clinical and experimental research, 45(8), 1639–1652. https://doi.org/10.1111/acer.14648

(12) Middleton O. (2011). Suicide by gabapentin overdose. Journal of forensic sciences, 56(5), 1373–1375. https://doi.org/10.1111/j.1556-4029.2011.01798.x

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