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Édité et examiné médicalement par THE BALANCE Équipe
Fait vérifié

Le seresta, nommé oxazépam, est une benzodiazépine utilisée dans le traitement des troubles anxieux(1) (2), de l’insomnie et des symptômes de sevrage alcoolique. Il a été breveté en 1962 et approuvé pour un usage médical en 1964.

Seresta dépendance

L’oxazépam est un métabolite du diazépam, du prazépam et du témazépam (3), et possède des propriétés amnésiques légères, il a un effet anxiolytique et sédatif, une activité myorelaxante centrale et des propriétés anticonvulsivantes par rapport aux autres benzodiazépines (4). De plus, il a un effet calmant et hypnotique sur le système nerveux central.

Seresta est indiqué surtout pour :

  • Soulager le stress émotionnel.
  • Réduire l’anxiété associée à la dépression (dans le cadre d’une thérapie complexe).
  • Favoriser le sommeil.
  • Réduire les troubles psycho végétatifs.
  • Soulager les symptômes du sevrage alcoolique aigu (accompagné d’agitation aiguë, tremblements, de délire menaçant ou aigu et des hallucinations).
  • Atténuer le syndrome prémenstruel sévère.
  • Soulager les troubles sénesto-hypocondriaques, les phobies et les obsessions.

De plus, l’oxazépam est largement utilisé chez les patients âgés et les patients présentant une fonction hépatique altérée (5). De plus, il a été utilisé en combinaison avec le triazolam, dans des études sur le cancer chez l’homme (6).

Les principaux effets indésirables de l’administration thérapeutique chronique de Seresta sont la dépendance psychique et physique et les phénomènes de sevrage. En effet, l’arrêt brutal du traitement aux benzodiazépines peut présenter un éventail de symptômes similaires à ceux observés lors du sevrage de l’alcool ou des barbituriques (7).

En septembre 2020, la Food and Drug Administration (FDA) a demandé que la mise en garde de toutes les benzodiazépines soit mise à jour pour décrire de manière cohérente les risques d’abus, de mésusage, de dépendance, de dépendance physique et de réactions de sevrage dans tous les médicaments de la classe des benzodiazépines (8).

Avec une forte diminution de la dose ou l’arrêt de la prise, un syndrome de sevrage apparaît, avec les symptômes suivants :

  • Une irritabilité.
  • Des maux de tête.
  • Une anxiété.
  • Une excitation, une agitation et une nervosité.
  • Des troubles du sommeil.
  • Une dysphorie.
  • Un spasme des muscles lisses des organes internes et des muscles squelettiques.
  • Une dépersonnalisation.
  • Une augmentation de la transpiration.
  • Une dépression.
  • Des nausées et des vomissements.
  • Des troubles de la perception, y compris l’hyperacousie, la paresthésie, la photophobie.
  • Rarement une psychose aiguë.

Plus la dose de Seresta est élevée et plus le médicament est pris longtemps, plus le risque de symptômes de sevrage désagréables est élevé. Cependant, des symptômes de sevrage peuvent survenir à des doses standard ainsi qu’après une utilisation à court terme. Le traitement par une benzodiazépine doit être arrêté dès que possible par une réduction de dose lente et progressive.

La prise de Seresta peut engendrer une dépendance et d’autres effets indésirables, notamment :

Sur le système nerveux et des organes sensoriels :

Divers effets néfastes sur le fonctionnement du système nerveux, notamment : une somnolence (généralement dans les premiers jours de traitement), une léthargie, des étourdissements, une fatigue intense et des maux de tête.

De plus, parmi les effets secondaires de l’administration de Seresta, des troubles de la mémoire, une faiblesse musculaire, une ataxie, des tremblements, des troubles de l’élocution, des réactions paradoxales chez les patients mentaux, incluant une agitation psychomotrice et une anxiété.

Sur les organes hématopoïétiques :

L’utilisation d’oxazépam peut entraîner une leucopénie, une neutropénie, une agranulocytose (des frissons, une hyperthermie, un mal à la gorge, une fatigue ou une faiblesse inhabituelle), une anémie et une thrombocytopénie.

Sur le système digestif :

En plus des effets associés à la dépendance psychologique et physique et aux phénomènes de sevrage, l’administration chronique d’oxazépam a été associée nombreux effets secondaires sur les fonctions et les organes du système digestif, tels qu’un ictère (à la fois hépatocellulaire et cholestatique), des nausées, une baisse de la tension artérielle et, dans des cas isolés, à l’amplification du parkinsonisme ou des symptômes arthritiques (9).

En outre, on note la présence d’autres effets comme une bouche sèche ou une salivation, des brûlures d’estomac, des vomissements, une perte d’appétit, une constipation ou une diarrhée.

De plus, la fonction hépatique devient anormale, avec une activité accrue des transaminases et de la phosphatase alcaline.

Sur le système génito-urinaire :

L’administration du Seresta peut provoquer une incontinence urinaire, une rétention urinaire, une altération de la fonction rénale, un affaiblissement de la libido et une dysménorrhée.

Des réactions allergiques :

Ce médicament peut induire une éruption cutanée et des démangeaisons.

Des effets sur le fœtus :

Une étude a montré que la prise régulière des benzodiazépines pendant la grossesse chez des femmes a provoqué chez leurs nourrissons :

  • Des cas de retard de croissance intra- et extra-utérin.
  • Dysmorphie faciale.
  • Dysfonctionnement du système nerveux central (10).

Une autre étude a rapporté que l’utilisation de l’oxazépam seuls ou en association quotidiennement chez des mères, entraîne des différences significatives dans la fréquence des complications prénatales et périnatales, par exemple :

  • L’asphyxie intra-utérine.
  • L’accouchement instrumental.
  • Des troubles respiratoires et dans le comportement neurologique (11).

Des effets cancérigènes :

Il n’y a aucune preuve que l’oxazépam interagit avec l’ADN. Cependant, il a été prouvé activité mutagène, après son administration, limitée à l’aneuploïdie dans les systèmes de culture cellulaire.

En fait, aucune information sur les effets pertinents de l’oxazépam sur des groupes humains n’est disponible. Néanmoins, l’oxazépam a été testé pour sa cancérogénicité dans trois expériences sur deux souches de souris par une administration orale dans l’alimentation. Des augmentations significatives de l’incidence des tumeurs hépatiques bénignes et malignes chez les souris ont été observées lors de cette étude (12). Par conséquent, l’oxazépam est peut-être cancérogène pour l’homme

Des effets sur la mémoire :

Les effets de l’oxazépam sur la mémoire ont été étudiés (13). Après l’administration de l’oxazépam chez des volontaires sains, les performances d’une tâche de mémoire explicite et implicite ont été altérées.

Autres effets indésirables :

Il a prouvé également d’autres effets indésirables notamment : la dépendance, la toxicomanie, l’abaissement de la tension artérielle, et  rarement la dépression du centre respiratoire, une déficience visuelle (une diplopie), une boulimie, une perte de poids, une tachycardie et une amnésie antérograde.

Il a été rapporté dans une étude, que 15 personnes ont été sujettes à un empoisonnement mortel dus à l’ingestion suicidaire ou accidentelle de fortes doses d’oxazépam, seul ou en association avec de l’alcool et / ou d’autres drogues.

En outre, dans une revue des empoisonnements mortels attribués aux benzodiazépines au Royaume-Uni au cours des années 1980, l’oxazépam avait un indice de toxicité mortelle relativement faible, c’est-à-dire qu’il a causé moins de décès par million de prescriptions que le témazépam, le diazépam ou le prazépam (14).

L’oxazépam ne doit pas être utilisé pendant une longue période (plusieurs mois) en raison de la possibilité de développer une dépendance. En cas de traitement prolongé, une surveillance de la fonction hépatique et de l’état du sang périphérique est nécessaire.

En cas de dépendance par Seresta, un traitement spécifique est indiqué, il convient de noter que l’annulation de ce médicament doit se faire progressivement.

(1) Janecek, J., Vestre, N. D., Schiele, B. C., & Zimmermann, R. (1966). Oxazepam in the treatment of anxiety states: a controlled study. Journal of psychiatric research, 4(3), 199–206. https://doi.org/10.1016/0022-3956(66)90007-0

(2) Sarris, J., Scholey, A., Schweitzer, I., Bousman, C., Laporte, E., Ng, C., Murray, G., & Stough, C. (2012). The acute effects of kava and oxazepam on anxiety, mood, neurocognition; and genetic correlates: a randomized, placebo-controlled, double-blind study. Human psychopharmacology, 27(3), 262–269. https://doi.org/10.1002/hup.2216

(3) Langner, J. G., Gan, B. K., Liu, R. H., Baugh, L. D., Chand, P., Weng, J. L., Edwards, C., & Walia, A. S. (1991). Enzymatic digestion, solid-phase extraction, and gas chromatography/mass spectrometry of derivatized intact oxazepam in urine. Clinical chemistry, 37(9), 1595–1601.

(4) Mandrioli, R., Mercolini, L., & Raggi, M. A. (2008). Benzodiazepine metabolism: an analytical perspective. Current drug metabolism, 9(8), 827–844. https://doi.org/10.2174/138920008786049258

(5) Goodman Gilman, A., Rall, T.W., Nies, A.S. & Taylor, P., eds (1990) Goodman and Gilman’s. The Pharmacological Basis of Therapeutics, 8th Ed., New York, Pergamon Press.

(6) Rosenberg, L., Palmer, J. R., Zauber, A. G., Warshauer, M. E., Strom, B. L., Harlap, S., & Shapiro, S. (1995). Relation of benzodiazepine use to the risk of selected cancers: breast, large bowel, malignant melanoma, lung, endometrium, ovary, non-Hodgkin’s lymphoma, testis, Hodgkin’s disease, thyroid, and liver. American journal of epidemiology, 141(12), 1153–1160. https://doi.org/10.1093/oxfordjournals.aje.a117388

(7) MacKinnon, G. L., & Parker, W. A. (1982). Benzodiazepine withdrawal syndrome: a literature review and evaluation. The American journal of drug and alcohol abuse, 9(1), 19–33. https://doi.org/10.3109/00952998209002608

(8) Food and Drug Administration (FDA). 23 September 2020.  FDA requiring Boxed Warning updated to improve safe use of benzodiazepine drug class – Includes potential for abuse, addiction, and other serious risks. https://www.fda.gov/drugs/drug-safety-and-availability/fda-requiring-boxed-warning-updated-improve-safe-use-benzodiazepine-drug-class

(9) Dollery, C., Boobis, A.R., Burley, D., Davies, D.M., Davies, D.S., Harrison, P.I., Orme, M.E., Park, B.K. & Goldberg, L.I. (1991) Therapeutic Drugs: Oxazepam, Edinburgh, Churchill Livingstone, pp. 046–050.

(10) Laegreid, L., Olegård, R., Wahlström, J., & Conradi, N. (1987). Abnormalities in children exposed to benzodiazepines in utero. Lancet (London, England), 1(8524), 108–109. https://doi.org/10.1016/s0140-6736(87)91951-9

(11) Laegreid, L., Hagberg, G., & Lundberg, A. (1992). The effect of benzodiazepines on the fetus and the newborn. Neuropediatrics, 23(1), 18–23. https://doi.org/10.1055/s-2008-1071305

(12) Devereux, T. R., White, C. M., Sills, R. C., Bucher, J. R., Maronpot, R. R., & Anderson, M. W. (1994). Low frequency of H-ras mutations in hepatocellular adenomas and carcinomas and in hepatoblastomas from B6C3F1 mice exposed to oxazepam in the diet. Carcinogenesis, 15(5), 1083–1087. https://doi.org/10.1093/carcin/15.5.1083

(13) Stewart, S. H., Rioux, G. F., Connolly, J. F., Dunphy, S. C., & Teehan, M. D. (1996). Effects of oxazepam and lorazepam on implicit and explicit memory: evidence for possible influences of time course. Psychopharmacology, 128(2), 139–149. https://doi.org/10.1007/s002130050119

(14) Serfaty, M., & Masterton, G. (1993). Fatal poisonings attributed to benzodiazepines in Britain during the 1980s. The British journal of psychiatry : the journal of mental science, 163, 386–393. https://doi.org/10.1192/bjp.163.3.386

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